- KIEV
- KIEVKIEVLa légende consignée dans Le Récit des temps passés attribue la construction de la ville au prince des Poliane, Ki, aidé de ses deux frères. Telle serait l’origine du toponyme Kiev. L’archéologie a, pour sa part, montré que, dès les premiers siècles de notre ère, le site de Kiev avait été occupé. Les vestiges mis au jour conduisent à placer au IXe siècle le début d’une concentration plus poussée de l’habitat dans les parties hautes de la ville. La date de l’origine de l’habitat dans les parties basses est incertaine. Toutefois, les données les plus récentes permettent de penser que la ville jouait déjà un rôle commercial, politique et même religieux important.Kiev connut un rapide développement aux Xe et XIe siècles, grâce à l’activité des grands-princes Vladimir et Iaroslav. La description que nous a laissée l’évêque de Merseburg, Thietmar, mentionne quatre cents églises et huit places de marché. Ces chiffres, certes, sont exagérés, mais donnent une idée de l’importance de «la mère des villes russes», dominée par la somptueuse cathédrale Sainte-Sophie (1018-1039). La ville était ceinturée par des remparts en bois et en fer, percés de plusieurs portes dont la célèbre Porte d’Or, inspirée des modèles byzantins.Kiev était alors devenue la capitale d’un vaste et puissant État, s’étendant de la mer Noire à la Baltique, la métropole religieuse de cet État, le lieu de rencontre des marchands normands et byzantins. Mais, au XIIe siècle, les querelles dynastiques, l’insécurité engendrée par les Polovtsy le long des rives du Dniepr entraînent le déplacement du pouvoir politique vers le nord-est; cette évolution est consacrée par le sac de la ville, en 1169, par le prince Andreï Bogolioubski. Enfin, la «ville aux têtes dorées», comme l’appelaient les Tatars, finit en cendres en l’année 1240, sous les coups du kh n Bat . Le pays, dévasté, échut alors aux Lituaniens, au XIVe siècle; le «premier État russe» était devenu une des régions frontières (Ukraine) de l’État polono-lituanien face à la Moscovie.Kiev ne fit retour à l’Empire russe qu’en 1667. Aujourd’hui, avec 2 635 000 habitants (estimations de 1991), elle est la capitale de la république d’Ukraine. On y trouve des industries mécaniques, chimiques et la production de biens de consommation. Enfin, Kiev joue un rôle important sur le plan culturel (instituts de recherche, théâtres, conservatoire Tchaïkovski).Kievcap. de l'Ukraine, au confl. du Dniepr et de la Desna; 2 577 000 hab. Grand centre industr. et culturel.— Université. Cath. Ste-Sophie (1017-1037, de nombr. fois remaniée).— Première cap. de la Rous, dite aussi Russie kiévienne, dont l'apogée se situe sous le règne de Iaroslav Vladimirovitch (XIe s.), Kiev fut détruite par les Mongols (1240); du XIVe au XVIIe s., elle subit la suzeraineté de la Lituanie puis de la Pologne. En 1654, elle revint à la Russie. Capitale de la République soviétique d'Ukraine (1934), occupée par les Allemands en sept. 1941, reprise par les Soviétiques en nov. 1943, elle devint la capitale de l'Ukraine indépendante en 1991.
Encyclopédie Universelle. 2012.